Crypto : TON clarifie que son projet de Golden Visa en est à ses débuts

Quand le monde de la crypto rêve d’ancrage physique, cela donne parfois naissance à des projets aussi audacieux que flous. Le dernier en date ? Une initiative de la Fondation TON visant à offrir un Golden Visa de 10 ans aux investisseurs de Toncoin. L’idée, séduisante sur le papier, a pourtant été rapidement refroidie par un démenti sec : les autorités des Émirats arabes unis n’ont jamais approuvé le programme. Derrière l’effet d’annonce, c’est toute la tension entre innovation décentralisée et souveraineté étatique qui refait surface.

Un rêve dubaïote un peu trop vite monnayé

L’évocation de l’idée d’un visa doré adossé au BNB par CZ vient d’enflammer la communauté. Ce clin d’œil à l’initiative du réseau TON, qui propose un visa de 10 ans contre du staking en Toncoin, relance le débat sur l’usage concret des cryptos. Accéder à la résidence aux Émirats via une crypto ? Le concept intrigue autant qu’il interroge, entre stratégie d’attraction fiscale et vide réglementaire.

Dans l’univers ultra-connecté et toujours en quête de légitimité de la crypto, certains projets flirtent avec la spéculation institutionnelle. Le 6 juillet, la Fondation TON, fer de lance de la blockchain adossée à Telegram dévoilait un programme inédit : un visa de résidence longue durée pour toute personne misant 100 000 $ en Toncoin et déboursant 35 000 $ de frais. Une proposition séduisante dans un pays qui attire les capitaux numériques avec une politique fiscale souple et une image de hub technologique.

Mais voilà : le rêve a rapidement pris des allures de mirage. Le gouvernement émirati, prudent, a tenu à préciser qu ’aucun partenariat officiel n’avait été signé avec TON . Autrement dit, la Fondation vendait une promesse dont la concrétisation dépend encore du bon vouloir des autorités.

Binance franchira-t-il le pas ou attendra-t-il un feu vert officiel ? En attendant, l’initiative TON semble surtout avoir testé les limites de ce qui est possible ou pas dans les passerelles entre finance décentralisée et souveraineté nationale.

Mirage réglementaire et crypto-optimisme

L’ambition d’associer résidence de prestige et staking crypto s’inscrit dans une tendance plus large : celle de monétiser l’influence numérique dans le monde réel. Mais la réglementation, surtout aux Émirats arabes unis, n’est pas à géométrie variable. 

Les règles pour obtenir le Golden Visa sont strictes : investissement immobilier, entrepreneuriat, ou talents certifiés. Les cryptomonnaies ? Pour l’instant, elles sont sur une voie parallèle, pas encore reconnue pour ouvrir les portes de la résidence longue durée.

L’agence Peravel, partenaire du projet TON, affirme pourtant que les demandes refusées seraient intégralement remboursées. Son PDG, Ehsan Sattari, met en avant un taux d’approbation supérieur à 95 % sur d’autres programmes internationaux. Mais cette confiance affichée semble peiner à compenser le flou réglementaire actuel. Car aux Émirats, rien n’est validé sans l’aval formel des autorités et cela vaut aussi pour les initiatives crypto.

Derrière l’annonce marketing, c’est donc une forme d’expérimentation qui se joue, où le web3 tente d’entrer dans le cadre très carré du droit migratoire. Un test grandeur nature, certes, mais sans garantie de succès.

Ce faux départ n’est pas un échec en soi. Il marque plutôt un point de friction entre les aspirations du monde crypto et la réalité institutionnelle. La Fondation TON espère encore faire évoluer les mentalités, en proposant des cadres compatibles avec la réglementation. Mais l’expérience montre une fois de plus que l’adoption crypto ne peut se faire sans patience ni compromis. Pendant ce temps, le marché continue d’évoluer. Voici les 3 éléments clés à surveiller cette semaine pour le Bitcoin .